les grottes préhistoriques d'Arcy-sur-Cure

Archéologie

Deux siècles de fouilles

Toute une lignée de chercheurs a contribué, par ses travaux sur le terrain et ses publications, à la notoriété du site d’Arcy et de ses grottes. Après quelques précurseurs au XIXème et au début du XXème siècle, André Leroi-Gourhan posa à Arcy les bases de l’archéologie moderne et fonda sur le site une école de fouilles internationale. 

Ses travaux furent poursuivis par une nouvelle génération, celle de ses propres étudiants, parmi lesquels Dominique Baffier et Michel Girard dirigèrent les fouilles de la Grande Grotte après la découverte des peintures pariétales en 1990.  Les travaux de la Grotte du Bison, eux, furent repris par Francine David et Maurice Hardy. 

« Le site d'Arcy-sur-Cure (Yonne), site majeur pour l'étude du Paléolithique moyen et supérieur de la France du Nord, […] est constitué par un ensemble de cavernes creusées par la Cure dans un massif calcaire. Les peintures rouges, les plus nombreuses, se répartissent en panneaux distincts sur lesquels plus de cent quarante unités graphiques, dont une soixantaine d'animaux, ont été distinguées. Le bestiaire, dominé largement par les mammouths (50%) est principalement constitué par des espèces peu fréquentes dans les autres grottes ornées mais que l'on retrouve sensiblement dans les mêmes proportions à la grotte Chauvet en Ardèche (ours, rhinocéros, félin, oiseau). Cet ensemble est complété par les empreintes de huit mains négatives et par des signes variés (points, lignes sinueuses, barbelés, signe trapézoïdal). Les restes anthropiques retrouvés sous le sol préhistorique scellé sous 30 centimètres de dépôts stériles, sont liés à l'activité picturale (colorants, broyeurs) et à l'éclairage (foyers, lampes). […] Des datations récentes au carbone 14, réajustées selon des techniques plus précises, prouvent que les peintures ont 33 000 ans avant aujourd’hui. »

Visiter la GRANDE grotte

Visite découverte

Une visite à la découverte de la Grande Grotte, l’une des plus anciennes grottes ornées au monde, de ses paysages et de ses peintures pariétales de plus de 28 000 ans.

Géologie

Formation des grottes d'Arcy et Saint-Moré

Les grottes d’Arcy-sur-Cure sont le fruit du lent travail de la nature. 

D’abord, le massif calcaire est né de la sédimentation des sables et des restes marins déposés au fond de la mer chaude qui recouvrait la région au Jurassique. 

Après le retrait de la mer, il y a environ 65 millions d’années, c’est la Cure, rivière prenant sa source dans le Morvan, qui s’est mise à creuser les roches tendres du massif d’Arcy. 

Ses eaux chargées en silice, circulant et ruisselant sur le calcaire, ont attaqué la roche, développant tout un « réseau karstique*  » de salles et de galeries souterraines dont la Grande Grotte fait partie. 

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*Les « karsts » ou « réseaux karstiques »  sont des structures développées dans les régions de roches sédimentaires sensibles à la dissolution. Le passage de l’eau (rivière et pluies) creuse la roche jusqu’à en faire un véritable gruyère. 

 

Le parcours de visite est parsemé de stalactites, stalagmites et autres concrétions calcaires résultant de l’action des eaux de pluie infiltrées en sous-sol. Certaines d’entre elles ont éveillé l’imagination au cours des siècles, comme en témoignent les dénominations dont nous avons hérité : la Coquille Saint-Jacques, le Cierge pascal, le Diable, la Méduse ou encore le fameux Calvaire, grande concrétion emblématique de la Grande Grotte.

De Néandertal à Cro-Magnon

Les grottes du massif d’Arcy-Saint-Moré ont livré toutes sortes de vestiges témoignant de nombreuses occupations humaines successives depuis le Paléolithique Moyen (plus de 200 000 ans). Nos cousins, les Hommes de Néandertal, y ont d’abord laissé divers outils, parures et autres traces d’activité. Puis ce sont nos ancêtres directs, Homo Sapiens Sapiens aussi appelés hommes de Cro-Magnon, qui y ont laissé à leur tour outils, parures, vestiges d’habitats et œuvres d’art, dont les peintures pariétales de la Grande Grotte sont l’un des plus précieux vestiges. 

Le panneau de la Salle des Vagues est largement dominé par des figures de mammouths, mais comprend une large étendue d’espèces peu représentées aux temps paléolithiques : un mégacéros, des oiseaux, des poissons, plusieurs ours des cavernes ou encore une tête de lionne… Le tout couronné par un panneau de mains d’adultes et d’enfants réalisé à proximité. 

Pour les plus curieux qui choisiront la visite archéologique, une Vénus est également visible depuis le chemin principal. Nos ancêtres ont fait ressortir cette figure féminine en apposant de l’ocre sur une silhouette de femme qu’ils avaient reconnue dans la forme naturelle de la roche.

Le style particulier des peintures et des dessins de la Grande Grotte caractérise « l’École d’Arcy » : des lignes épurées ne traçant que les contours des animaux, très peu de détails, des pattes non terminées pour les animaux… 

Dans un style assez différent, les gravures bien plus récentes de la Grotte du Cheval (voisine de la Grande Grotte) mettent en évidence des détails tels que la fourrure, la pupille, les oreilles… et dessinent des animaux en mouvement. 

Témoignages

Ce que pensent les visiteurs

La visite était géniale d autant plus que c'est la première fois que je voyais des peintures datant de la préhistoire. Un guide passionné qui amène un gros plus à cette visite. Le cadre est magnifique également.
SD
Local Guide Google
Une expérience à vivre !!!! La visite est guidée et on apprend énormément de la vie de nos ancêtres très lointains. Les alentours valent également le coup
Nathalouche
Visiteur